27 Avril 2017
Mais pourquoi les hommes en foule réclament-ils un maître ?
Je les entends qui chuchotent,
Je les entends qui grommellent
Que cherchent-ils ? Que veulent-ils ?
Un maître ! Un maître ! aboient-ils
Ils hurlent…
Non ! pas de guide qui nous éclaire,
Pas de pilote qui nous gouverne,
Pas de chef qui nous concilie
Ce que nous voulons c’est un maitre !
Un maître, un vrai, sûr de sa force et de son pouvoir,
Un maître qui nous commande,
Qui nous ôte ce fardeau si lourd qu’est notre liberté !
Triste et désespérante meute,
Ils sont là agglutinés, glapissants…
Un maître ! Un maître !
Vous voilà donc, vous…
Les volontaires de la servitude
Les obsédés de l’obéissance
Les repus de la couardise
Les résignés des jours putrides
Les corrupteurs des printemps clairs
Vous…
Les aveugles qui ne veulent plus voir
Les sourds qui ne veulent plus entendre
Vous… Misérables canards de basse-cour esquissant un maigre coup d’aile lorsque passe haut dans le ciel une escadrille d’oiseaux sauvages
De tous vos renoncements vous avez fait un reniement
Réveillez-vous !
Quittez vos pelures de toutous piteux. Soyez Diogène le cynique magnifique !
Immoralité :
Maîtres d’école, maîtres à penser, mètres-étalons, maîtres-chanteurs, maîtres d’armes…
Sans vous, ils ne sont rien !
Amis, mettez enfin un terme aux maîtres,
Et laissez gonfler en vous les fièvres jubilatoires !