Le road-movie de Salima

Le monde se déglingue. L’orage nucléaire menace. Futur obscurci. Le bluff technologique envahit l’instant présent, abdication de l’intimité. Bientôt peut-être, tout ne sera plus rien. Comment, dans cet étouffement, une femme peut-elle encore s’encombrer du pesant besoin d’aimer ? Cherche-t-elle ou fuit-elle ? Réalisme onirique d’un infini voyage. Odyssée faite de gigantesques sauts de puce – de Berlin à Venise, du Japon à San Francisco… Bientôt l’Australie et ses longs déserts… Mais qu’importent les lieux – caméra qui déshabille méticuleusement les paysages et les villes -, seuls comptent les liens – moments d’amour perdus, nudités éphémères – et le temps qui s’étire et n’en finit jamais. Obsession de l'intranquillité.

Salima se penche vers moi. Inquiète, elle me demande : « Tu n’as pas aimé ? » Je lui réponds que j’ai encore besoin de temps… J’hésite un peu… Elle me dit : « Tu vois, j’étais déjà comme ça à 19 ans. »

Soirée cinéma chez Marie-Christine et José. C’est Salima qui a choisi le film : « Jusqu’au bout du monde » de Wim Wenders.