12 Mars 2020
Sur le chemin de mon village natal, je surveille la nature qui s’anime. Bourgeons audacieux, feuilles encore latentes, les arbres se colorent craintivement… Dans les champs qui m’entourent, viennent les premiers labours de printemps… Ils révèlent la terre mayrane.
Pour qui sait l’écouter, la humer, la toucher, cette terre, tour à tour labourée, semée, récoltée, donne bien plus que du blé ou du maïs. Elle est une culture. Une culture, c’est-ce qui dure. Ce n’est pas pour autant l’inchangé, le permanent, l’immobile. Les courants, les soubresauts se conjuguent. L’histoire longue et l’histoire brève parlent ensemble. Il faut avoir le talent d’entendre sous le tumulte de l’actualité l’obstination d’une civilisation des glèbes qui avance à bas bruit.